J’ai toujours été salariée
A l’école, on nous prépare au salariat, et pas à l’entreprenariat. En bonne élève docile, j’ai suivi la voie royale. On m’a appris à rédiger un CV, à faire une lettre de motivation, à participer à un entretien d’embauche, à chercher du travail. J’ai fait un bac+5 en chimie et qualité, et j’ai cherché du travail. J’ai toujours trouvé du travail. J’avais un travail à faire et un salaire assuré à la fin du mois. J’ai été assistante qualité dans la plasturgie pour l’automobile, auditeur fantôme dans les garages Seat, responsable qualité dans le médico-social. J’ai été cadre, avec un salaire plutôt confortable, un comité d’entreprise, une mutuelle, une cotisation à la retraite, des congés payés, des congés maladie, maternité, etc.
Alors pourquoi quitter tout ça ?
Parce que je ne m’y retrouvais pas, j’avais la sensation d’être empêchée, enfermée. Au début, j’étais toute à la découverte du monde du travail, j’adorais ce que je faisais, je voyais une valeur ajoutée, j’avais des retours positifs. Mais au fur et à mesure des années, et de la bureaucratisation à outrance, le sens s’est perdu, et je travaillais en permanence en dissonance cognitive. Observer la réduction du nombre de professionnels sur le terrain, auprès des personnes handicapées, au profit de postes de coordinateurs et autres, loin des besoins du quotidien était frustrant. Au début, j’avais été émerveillée par la passion des professionnels éducatifs, c’était tellement magique après quelques années en usine. Et j’ai été un observateur du vol de temps qui leur a été imposé, j’y ai même participé, et ça, je ne pouvais plus le supporter. Chaque nouvelle injonction de l’ARS ou autre service de l’État très éloigné du terrain devenait de plus en plus lourde pour moi, je n’avais plus envie d’être celle qui empêche les salariés d’être heureux au travail, dans le partage avec les humains qu’ils accompagnent. Je voulais leur laisser le temps d’être dispo pour écouter Michel et sa peine de cœur, accompagner Gilles aux obsèques de sa mère, aider Gisèle et Annie à résoudre leur conflit, etc. Je voulais que les chefs aient le temps d’écouter leurs salariés en détresse et de proposer des solutions. Au lieu de ça, je devais noyer les responsables sous des tonnes d’exigences réglementaires, et je ne me sentais plus alignée avec ça.
A cela, se sont rajoutés des conflits à la tête de l’association. Un scénario à la Iznogoud s’est mis en place quand le président charismatique est décédé. 4 ans au jeu de « je veux être calife à la place du calife ». Des coups bas, des manipulations, des mensonges, des injonctions paradoxales, une succession de califes qui se sont fait sortir du game aussi vite qu’ils y étaient rentrés, des clans au travail… On est passé d’un modèle à l’ancienne avec apéro pâté monbazillac spontanément à 11h, à un système aseptisé de grandes entreprises, ou personne ne se connaît vraiment, se parle de manière superficielle, où les gens n’ont pas confiance les uns en les autres, tellement pas mon truc !
J’ai persisté 4 ans dans cette ambiance, parce que je croyais que ça allait s’améliorer. Enfin, si je suis honnête avec moi, je savais bien que même si l’ambiance revenait, la dissonance cognitive serait toujours là… Mais, lâcher la poule aux œufs d’or pour l’incertitude, me paraissait trop insécurisant. Quant aux conseils de mon entourage, ils étaient de 2 sortes : reste là où tu es en sécurité financière (pour mes amis salariés, insécurisé pour eux mêmes ou de nature malléables) ; et il y avait ceux qui placent l’équilibre personnel au dessus de tout qui me disaient de partir et chercher autre chose. Partir ? Oui, mais vers où ?
J’avais envie de sécurité financière mais je ne supportais plus les contraintes du salariat. Les horaires à respecter, quand ils ne correspondent pas à des besoins réels d’entreprise et m’empêchent d’avoir du temps de vie de jour, le présentéisme à la Française, c’était devenu de plus en plus lourd. Et quand mon dernier chef a décidé de m’imposer des jours de congé sans aucune cohérence professionnelle, là, ça a cassé les derniers liens qui me maintenaient dans ce job. Et bien, même après ça, je suis restée ! Je n’avais plus d’espoir, j’étais mal, je ne croyais plus au fait que mon travail correspondait à ce dont le monde a besoin, et pourtant je suis restée…
J’avais entamé ma formation pour ma reconversion, j’avais un prélèvement de 210€/mois, et quasi autant de frais de déplacement pour aller aux cours à Bordeaux. Je me sentais emprisonnée. Comment j’allais financer ma formation et mon installation dans ma nouvelle activité sans salaire ? Il y a bien le chômage, mais depuis février 2023, il ne dure plus que 18 mois. 18 mois pour qu’une entreprise du bien-être soit rentable ? Si j’y arrive, je suis extraordinaire. En vrai, ce serait top, hein ! Bref, j’avais le choix entre un boulot rémunérateur et aliénant, et une grosse insécurité financière que j’ai jugée tout autant risquée pour mon psychisme…
J’ai trouvé un psychiatre qui m’a accompagnée. Il a été d’un grand secours et m’a permis de sécuriser mon parcours. Il m’a conseillé la lecture du livre l’éloge de la fuite. Dans la théorie FFF (Flight, Fight, Freeze), les deux choix actifs sont la fuite et le combat. Ces choix permettent d’avoir un pouvoir personnel, de reprendre du contrôle sur la situation. L’immobilisme, l’incapacité à prendre une décision, ça bouffe de l’intérieur, en matière de santé, c’est le pire (non-)choix qui soit. Ce psychiatre a trouvé que mon état nécessitait de fuir la situation, et pas de prendre des médicaments, merci à lui. Il m’a aussi aidée à monter un dossier avec la CPAM pour être maintenue en arrêt maladie tout en étant autorisée à poursuivre ma formation jusqu’à son terme. Merci aussi pour ça, et merci à la CPAM et à la médecine du travail de m’avoir aidée. En tant que salariée, j’ai été très bien accompagnée. Est-ce que ce sera le cas si j’ai des problèmes en tant qu’indépendante ? Pas convaincue…
Tous ces aléas et mes choix de vie m’ont conduit à 2 burn-out (juillet 2022 et janvier 2023) qui ont bien abîmé ma santé. Même aujourd’hui, avec une bonne hygiène de vie, loin de ce tumulte, je ne suis pas revenue au top. Et surtout, j’ai une genre de phobie de la fatigue. Chaque fois que j’ai un peu mal aux jambes ou que je suis fatiguée, j’ai peur que ça revienne. C’est commun semble-t-il, après ce genre d’expériences, il faut laisser le temps au temps.
Est-ce que je regrette d’être allée trop loin ? Parfois… Si j’avais arrêté en mars 2020, comme mon corps me le demandait, j’aurais une bien meilleure santé… Mais est-ce que j’aurais pu mener ma formation ? J’étais encore moins prête que maintenant à être à mon compte, mais j’avais une énergie folle. C’était il y a 4 ans, je rêve de retrouver cet équilibre. J’y crois, ça va revenir. La convalescence post burn-out, dure des années, à ce qu’il parait.
Et maintenant ?
J’ai été licenciée pour inaptitude. Je suis donc au chômage. La vie est plutôt incroyable puisque pour mes 6 mois de carence de chômage, elle m’a offert… 1 CDD de 21h/semaine pendant 6 mois dans le club de gym où je suis bénévole depuis bientôt 30 ans ! Ce genre de synchronicités est top, ça me permet de savoir que je suis sur la bonne voie.
J’ai enregistré mon entreprise au 1er janvier 2024. J’ai un numéro de Siren 🧜♀️📣, j’ai reçu les papiers des impôts m’invitant à créer un compte professionnel, une info de la CPAM disant que j’étais enregistrée comme indépendante, et j’en ai sûrement d’autres à venir.
J’ai fait des tas de démarches administratives : l’enregistrement au guichet unique de l’Inpi, le compte professionnel des impôts… des tas de dépenses : l’hébergement de mon site internet, Canva pro, l’aménagement et la décoration de mon logement, des cartes de visite et une plaque annonçant où se passent les consultations… Et j’ai encore plein de choses à voir : l’assurance, le médiateur, le compte bancaire professionnel, etc. Heureusement, internet regorge d’informations et d’outils gratuits, j’utilise la version gratuite de Brevo, Calendly, les divers sites d’information…
Je suis actuellement une formation en ligne pour renforcer ma compétence pratico-pratique sur les 14 principaux motifs de consultation en naturopathie : stress, fatigue, insomnie, eczéma/psoriasis, migraine, allergies, problèmes articulaires, ménopause, burn-out, cystite, problèmes digestifs, syndrome prémenstruel, maladies auto-immunes et perte de poids. C’est très intéressant d’avoir le retour d’une professionnelle expérimentée. Cette formation me donne aussi accès à un collectif de naturopathes débutants et on peut échanger sur nos pistes et projets.
J’ai fait un envoi groupé de mails avec Brevo à toutes les adresses mails que j’avais. J’ai eu le retour de quelques personnes et un bon des visites sur mon site. Je reste un peu déçue de n’avoir eu que peu d’abonnés supplémentaires sur Facebook et Instagram. A priori, malgré toutes mes précautions, certaines boites mails m’ont directement mise dans le dossier des indésirables et je n’ai pas atteint mon destinataire, et de nombreuses personnes ont cru que mon mail était un spam et ne l’ont pas lu 😥
Je t’accompagne même si on se connaît
Ah oui, petite info supplémentaire. Un des retours que j’ai eu suite à mon mail, c’est « oui, mais on se connaît, c’est compliqué ». Mon métier, c’est de t’écouter, d’essayer de comprendre ce que tu vis, de te proposer des solutions et de les négocier avec toi. Mon métier est un métier où la confiance est essentielle. Tes secrets, tes vécus, tes traumas, tes habitudes que tu considères honteuses, tes difficultés… c’est mon métier de les entendre et de ne pas en parler en dehors. Tu m’as fait confiance, notre relation annexe n’en est pas changée, et je ne t’en parlerai pas en dehors du lieu de consultation. Je peux t’aider, même si on se connaît par ailleurs. Ça peut même être un plus, parce que je connais déjà certaines de tes difficultés ainsi que des éléments de ton mode de vie. Et je connais beaucoup de monde dans le Bergeracois, j’espère que ce sera plus un bonus qu’un frein.
Moi-même, je suis, ou j’ai été, accompagnée par des amies et elles m’ont apporté ce que leur métier leur permettait de m’apporter.
Le mieux, c’est de m’essayer que dirait Florent Pagny. Tu viens me voir, tu me dis ce que tu as envie de me dire. Tu vois si la version de moi naturopathe correspond à tes besoins. Et quand tu seras en confiance, tu me diras ce qui te fait peur à aujourd’hui. Tu peux même venir pour un massage, et là, même pas besoin de parler 🤭
Pour finir
La vie m’a conduite là, et j’ai décidé de lui faire confiance. Je suis entrepreneuse du bien-être, naturopathe dans un endroit où il y a en déjà plein, mais je suis moi, unique par nature, et peut-être suis-je celle qui te correspond. Je suis entrepreneuse en 2024 alors que les médias parlent de crise, d’inflation… Malgré que je n’écoute plus les infos depuis environ 10 ans, c’est assez difficile d’y échapper. J’ai confiance 🧘
Je t’ai convaincu, mon histoire t’a parlé, tu veux m’essayer ? Cliques sur le bouton pour aller à ma page prestation, et prendre rendez-vous 😃
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